Au cours de ma vie (j'ai 57 ans), j'ai été amenée à accompagner un certain nombre de personnes en souffrance physique et mentale. Notamment, dans le cadre de l'association Les Bancs Publics créée le 15 mai 2001, j'ai pu aider certaines personnes en grande précarité ou sans-abri à travers un programme baptisé « De l'un à l'autre – Changer de regard » dont l'idée est qu'un réel engagement humain est nécessaire à la personne en grande précarité ou sans-abri pour qu'elle puisse elle-même accepter de recréer des contacts avec la société, sans compter les précieux effets bénéfiques d'un regard bienveillant et sincèrement investi dans la relation. L'idée de l'accompagnement était déjà là.

Dans deux foyers à Boulogne-Billancourt, où avec d'autres bénévoles j'assure des permanences, j'ai pu approfondir ce travail d'accompagnement par le biais d'une médiation, l'écriture. Mais j'ai réalisé que pour aller plus loin, d'autres médiations artistiques me seraient utiles pour permettre à la personne de dire sa souffrance psychique et physique. Il m'est apparu qu'en aidant les personnes en souffrance à développer davantage leurs capacités créatives, je leur permettrais de construire une image valorisante d'elles-mêmes.

En dehors des sans-abri, j'ai été amenée à accompagner des personnes en fin de vie, des personnes dépressives, à titre personnel.

La psychanalyse m'a, par ailleurs, montré que la souffrance humaine est en partie due à ce que depuis notre naissance nous sommes des êtres dépendants de l'autre, que nous avons besoin d'être aimés et estimés, des autres mais aussi de nous-même.

Enfin, la découverte de la Collection de l'Art Brut à Lausanne m'a intimement convaincu que l'art pouvait être non seulement un exutoire à la souffrance mais aussi servir de levain à l'inventivité, à la création. Encore faut-il ensuite permettre à la personne d'être accompagnée d'une production à une autre, de manière discrète, pour qu'elle mène au mieux et le plus loin possible la forme produite. Cet accompagnement permet à la personne d'aller chercher la partie positive cachée en elle et partant de là, de se transformer.

La formation d'art thérapeute m'a donc paru au bout de plusieurs années comme étant celle qui me permettrait au mieux de donner corps à la souffrance de l'autre. Celle que j'ai suivie au CERFPA, qui attachait une très grande importance à la pratique, m'a fait découvrir des médiations artistiques vers lesquelles je ne me dirigeais pas de prime abord. L'individu possède en lui des talents cachés qui ne demandent qu'à se révéler et pour ma part, ce fut celui de clown.

Liens utiles

www.inecat.org

htp://radiomedecinedouce.com/fr/broadcast/7965_Lart-therapie_avec_Viviane_Tourtet

http://radiomedecinedouce.com/fr/broadcast/8780_Le_clown_therapeute

http://radiomedecinedouce.com/fr/broadcast/10002_Lart_therapie_pour_les_personnes_agees

www.terredeserenite.fr